Les cueillettes

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Cueillettes traditionnelles

Clé d’entrée pour aborder les thématiques de l’exploitation des ressources naturelles, de la gestion de la biodiversité et des rapports de l'homme à la nature, les cueillettes et leurs diverses formes offrent des pistes de réflexion et d’action riches et complexes qui mobilisent l’équipe pluridisciplinaire du Conservatoire...

Cueillir est un geste, un temps, le maillon charnière d’un ensemble où se mêlent nature et culture et où se dessinent des territoires et espaces. Cueillir mobilise certains savoirs et savoir-faire non dénués d'une implication directe sur les ressources naturelles. En ce sens, la cueillette est à l’interface des enjeux de connaissance et de conservation.
Aussi, le Conservatoire s’est intéressé dès 2004 aux diverses dimensions de cette thématique aujourd'hui d'actualité. Recherches, enquêtes de terrain, suivis d'espèce, rapport d'étude et projets portant notamment sur les plantes aromatiques et médicinales (PAM) se sont tout d'abord intéressés aux cueillettes familiales, autant qu'à celles des botanistes.
 

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Cueilleur © M.Lavabre


Depuis 2009, ce sont plus particulièrement les cueillettes commerciales qui appellent l'attention des botanistes, chargés de conservation et ethnologue du Conservatoire.  

Sans état de l'art exhaustif, l’ensemble des articles, rapports d'étude, ouvrages et autres productions accessibles en téléchargement ci-après, offrent de mieux comprendre ce sujet aux multiples facettes : entre pratiques, usages et représentations, avec comme fil rouge des enjeux de biodiversité mais aussi une opportunité de développement économique local, des implications réglementaires et des réseaux d’acteurs complexes...

Cueillettes commerciales

Médicinales, savoureuses, esthétiques, tinctoriales… les plantes sauvages ont de nombreux atouts pour lesquels elles sont de plus en plus convoitées. Les cueillettes à visée commerciales ont alors des incidences – tant positives que négatives – encore mal appréhendées... Le grand public le sait peu mais l’exploitation des ressources végétales sauvages alimente un marché multiforme en pleine expansion. À la faveur de l’engouement pour les produits naturels, de nombreuses filières artisanales et industrielles (cosmétique, parfumerie, pharmacie humaine et vétérinaire, agroalimentaire, décoration florale, etc.) sont très consommatrices d'ingrédients végétaux. Cette matière première, pour partie issue de culture,est aussi largement prélevée dans les milieux naturels, sans réelle prise de conscience des impacts, notamment en matière de biodiversité.
 

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Cueilleur Arnica © M.Lavabre


Les chiffres parlent au travers du rapport WILD AT HOME Exploring the global harvest, trade and use of wild plants ingredients de l’ONG TRAFFIC qui avance que 60 à 90% des plantes aromatiques et médicinales (PAM) commercialisées dans le monde sont issues du sauvage
Ce même rapport indique aussi que sur les 30 000 espèces connues et documentées pour leurs usages aromatiques et médicinaux dans le monde, seulement 7% ont fait l’objet d’une évaluation ; il en ressort un constat pour le moins préoccupant : 1 espèce sur 5 évaluées se révèle menacée d’extinction à l’état sauvage.

En France, l’utilisation de plantes sauvages n’est pas nouvelle mais les volumes et la multiplicité des espèces recherchées, ces dernières décennies, sont sans précédent. Déjà en 2011, le Conservatoire recensait 436 espèces cueillies (cueillettes familiales et commerciales confondues) sur son territoire d’agrément.

En 2018, les botanistes du Conservatoire ont mis en évidence, en collaboration avec des cueilleurs professionnels, 728 espèces ou sous-espèces concernées par des prélèvements à buts commerciaux en métropole française ; ce qui correspond à un peu plus de 10% de la flore de ce territoire.