Conservation ex situ
Conserver la diversité phytogénétique
Face à l'accélération de la disparition des espèces végétales, la conservation ex situ (c’est-à-dire en dehors de leur milieu naturel) joue un rôle essentiel. Elle consiste à sauvegarder le patrimoine génétique des plantes, notamment en stockant des semences dans des banques spécialisées. Cette approche répond aux objectifs pris dans le cadre de conventions, comme la stratégie européenne de conservation des plantes, ou la convention sur la diversité génétique. Depuis des années elle vient également en appui à la préservation des espèces dans leurs milieux naturels via l’acquisition de connaissances et/ou la multiplication et la mise en culture afin de renforcer les populations in situ.
Pour cela, différents outils sont mobilisés :
- chambres froides pour la conservation
- laboratoires pour tester la germination
- serres et jardins dédiés aux cultures expérimentales ou à la conservation.
253 espèces dont 116 protégées
228 sur liste rouge
33 millions de graines
Banque de semences: un outil de sauvegarde du patrimoine végétal
La banque de semences joue un rôle crucial dans la conservation des plantes, au-delà de protéger et conserver un patrimoine et une diversité génétique, elle constitue parfois le dernier recours lorsqu’une espèce ne trouve plus les conditions nécessaires à sa survie en milieu naturel (in situ).
Cette conservation ex situ repose sur un phénomène naturel. Les « graines orthodoxes », par exemple, peuvent supporter une forte déshydratation avant leur dispersion. Cette entrée en vie ralentie va augmenter leur résistance aux conditions extérieures et leur permettre d’attendre (banque du sol) que les conditions favorables à la germination soient réunies.
Environ 90% des plantes sous nos latitudes produisent des graines orthodoxes et sont donc aptes à être conservées en banque de graines.
Après leur récolte, les graines sont soigneusement triées, nettoyées, puis placées en chambre de séchage à température et humidité contrôlées. Une fois suffisamment déshydratées, elles sont stockées au froid (+4°C ou -21°C) pour assurer leur conservation sur le long terme.
Ces graines permettent de mieux connaître les espèces rares ou menacées grâce à différentes études. Elles peuvent aussi être utilisées pour des tests de germination et des mises en culture, afin de renforcer des populations vulnérables. La banque de semences n’est donc pas une fin en soi, mais un outil précieux au service de la conservation sur le terrain, et une solution de dernier recours pour préserver le patrimoine génétique végétal.