Communauté d'acteurs
La thématique phare du pôle ethnologie est celle des cueillettes commerciales de plantes sauvages. Elle n’a cessé d’être travaillée au travers de programmes se déployant dans différents axes, depuis la connaissance du monde des cueilleurs à la mise en place de plans de gestion. Les travaux de restitution prennent la forme de compte-rendu ethnographiques, factuels, techniques, réactualisées, des portraits de professionnels de la cueillette, mais aussi d’exposition photographique avec une dimension artistique appuyée. Cette thématique reste prépondérante dans la mesure où le sujet a pris de l’ampleur notamment concernant la pression sur plusieurs espèces telles que l’arnica, la gentiane et l’ail des ours. Le sujet est loin d’être épuisé au vu de l’appétence sociétale grandissante pour les produits naturels, issus d’une nature pensée comme « sauvage ». Cette pression induite par la consommation du végétal sous toutes ses formes est accentuée par le contexte des changements climatiques.
Une autre thématique émergente est celle de l’articulation entre les sports dits de nature et la protection des fleurs de milieux rocheux. Avec l’intensification des usages de la montagne par les sports de loisirs et/ou de compétition, il est important de s’attacher aux différents régimes d’attention portés à son endroit et de proposer des espaces de dialogue, de connaissances et de sensibilisation pour assurer un partage harmonieux des activités sur un territoire.
L’ethnologie a vocation à s’insérer dans tous les programmes du fait d’une approche globale des interactions entre humains et milieux. Il s’agit d’étudier des espaces, habités de vivants, avec plus ou moins d’humains qui l’investissent de manière pérenne (culture, élevage…) ou occasionnelle (cueillette, chasse…), les valorisent, les délaissent, les dénigrent ou les dégradent puis les réhabilitent. Ces cycles variables en intensité, produits par différentes catégories d’humains, dessinent ou redessinent concrètement les habitats du végétal, et à ce titre invitent l’ethnologue à s’intéresser aux stratégies à l’œuvre pour mieux accompagner les missions de connaissance, de conservation et de préservation des végétaux et leurs milieux.